Helen Belmonte : des créations-transformation au cœur de l'identité Fata Fea.

Portrait Helen Belmonte, fata fea. DR
Portrait Helen Belmonte, fata fea. DR

Tu as suivi un stage machine à l’École de mars à avril 2023, peux-tu parler de ton parcours avant de la rejoindre, et de ton expérience à l’École ?

Avant de rejoindre l'École de la Maille de Paris, j'étais autodidacte et passionnée de crochet depuis cinq ans. Mon intérêt pour la mode remonte quant à lui à ma plus tendre enfance. À l’été 2022, j'ai commencé à travailler sur le lancement de ma marque de vêtements en maille, Fata Fea. Avec mon associée et amie de longue date Zisla Tortello, nous avions pour objectif de développer une collection de vêtements et accessoires entièrement fabriqués à la main, à partir de fils provenant de stocks dormants. Et, si le crochet restera toujours mon premier amour, il faut avouer que son aspect chronophage m’est vite apparu comme limitant. J’ai donc décidé de diversifier mes compétences en apprenant à utiliser la machine à tricoter domestique, un objet désuet fascinant qui me plait beaucoup. Mon expérience à l'École m'a permis de repousser les limites de ma créativité en concevant des modèles impossibles à produire au crochet en raison de leur complexité et du temps de travail qui aurait été nécessaire à leur réalisation.

« Mon expérience à l'École de la Maille de Paris m'a permis de repousser les limites de ma créativité en concevant des modèles impossibles à produire au crochet [...]. »

 

Atelier de Fata Fea, Helen Belmonte.
Atelier de Fata Fea, Helen Belmonte.

Qu’est-ce qui t’a décidée à faire de la maille ?

Ce qui m'a attirée dans la maille c'est sa texture, sa polyvalence, sa capacité à jouer avec différents types de matériaux… Sans parler d’une faculté à s'adapter à toutes les morphologies que je trouve merveilleuse. La maille offre une variété incroyable de possibilités, notamment la création de motifs ajourés qui ajoutent une dimension de transparence que j'apprécie particulièrement dans les vêtements. Ma décision de travailler dans la maille était à la fois motivée par une passion personnelle pour cet art et une volonté de transformer cette passion en profession avec notre marque Fata Fea. Mes principales inspirations proviennent de l'architecture et diverses formes d'art, de la peinture à la danse en passant par l’art textile d’artistes fascinantes comme Jeanne Vicerial et Maria Szakats. En mode, le travail d’autres créateur·ice·s m’inspire également, qu’iels soient historiques comme Sonia Rykiel, ou plus jeunes créateur·ice·s très niches, tels que Nong Rak et Vaisseau.

 

« Ce qui m'a attirée dans la maille c'est sa texture, sa polyvalence, sa capacité à jouer avec différents types de matériaux… »

 

Produit de la marque Fata Fea. DR
Produit de la marque Fata Fea. DR

Quel est ton projet après cette formation ?

Actuellement, je travaille sur un projet centré sur le thème de la transformation. Mon objectif est de concevoir des vêtements démontables et multifonctionnels, tant pour leur esthétique que dans une perspective de réduction de la consommation. Je souhaite encourager l'idée d'une mode durable en offrant des designs polyvalents et éternels, favorisant ainsi une approche de l'”outfit repeat", qui réduit considérablement l'impact de la mode sur l'environnement.

Une anecdote, ou un conseil à des personnes qui se questionnent ?

J'ai été grandement inspirée par l'atmosphère collaborative et l'encouragement mutuel entre les élèves qui régnait durant mon stage à l'École de la Maille. Claire Amodru est une professeure formidable, très précise et généreuse dans son enseignement. Si je pouvais donner un conseil à celleux qui hésitent encore dans leur carrière artistique, ce serait de s'entourer d'une communauté, se créer un environnement qui favorise le partage des idées et l'entraide. Il n’y a rien de tel pour stimuler la créativité et vous fournir un soutien précieux lors de la poursuite de vos projets-passions :-)