Morgane Stolka, styliste maille chez Agnès b

Morgane Stolka, diplômée 2013 de l'Ecole de la Maille de Paris, au siège de Agnès b à Paris. DR
Morgane Stolka, diplômée 2013 de l'Ecole de la Maille de Paris, au siège de Agnès b à Paris. DR

Tu es diplômée de la promotion 2013 de l'École. Comment as-tu vécu ta formation et qu'est-ce que l'école t'a apporté, tant sur le plan professionnel que personnel ?

 

Pour moi, l’école a été un tout, englobant le vêtement, la maille, la mode mais aussi l’accompagnement et le développement personnel. La possibilité de se découvrir. Je n’avais pas envie de me consacrer qu'aux vêtements. En fait, j’ai trouvé dans cette école ce que je cherchais : une approche éducative plus ouverte, avec des questions sur ce que représente le vêtement dans la société , une forme d’éthique de la mode.

Par exemple à l’école, l’approche est éco-responsable, on pense tout le temps à l’'upcycling, à la réutilisation de tout. Sur ce point, l’école a eu dix ans d’avance sur la mode d’aujourd’hui et sur ce qu’elle recherche. Et puis à l’école n’est pas une usine, l’environnement est convivial et familial, l’ambiance est bienveillante.

  

Quelles sont les compétences particulières que l’école t’a données et qui te sont utiles aujourd’hui ?

 

Avant tout réfléchir à la mode autrement, avoir une réflexion sur la création. Mais aussi travailler avec les mains, concevoir la mode comme un travail manuel. L’école nous pousse à chercher et à trouver des solutions pour les vêtements que nous sommes en train de créer. Et puis aussi, elle prépare à la vie en entreprise. Par exemple en ce moment dans mon travail actuel, je dois trouver une solution pour des chapeaux déjà produits mais qui présentent un défaut. Je vais essayer de ne pas redémarrer à zéro en jetant cette production, de ne pas gaspiller ce qui existe déjà mais plutôt d’imaginer un chapeau différent. En trouvant comment le réhabiliter sans le défaut. Cette réflexion pour ne pas jeter mais plutôt transformer, on y a été entraîné tout au long de notre scolarité. 

"J’ai trouvé dans cette école ce que je cherchais : une approche éducative

plus ouverte, avec des questions sur ce que représente le vêtement dans

la société , une forme d’éthique de la mode."

Quel a été ton parcours après l’école et quelle est justement ton activité actuelle ?

 

 Après l'école, j’ai effectué plusieurs stages dans la maille, notamment dans l’atelier d’une créatrice et dans un bureau de presse. Je me cherchais. Puis j’ai été prise en stage chez Agnès b en tant qu’assistante au service accessoire et j’y suis restée huit ans. Ce stage a concordé avec mes attentes car je travaille toujours la maille par le biais de l’accessoire. Le titre exact de mon poste est coordinatrice collective. En fait, je suis styliste et chef de produit chargée du développement des accessoires textiles qu’il s’agisse de chaîne et trame, de jersey ou de maille. Ma formation maille m'a beaucoup aidée mais j’ai aussi énormément appris sur le tas. Il faut dire que j’ai été très bien reçue chez Agnès b., avec une équipe superbe, une bonne ambiance qui m’a d’ailleurs rappelé l’école. Je me suis tout de suite sentie à ma place.

 

 

Un bon souvenir de ton passage à l’école ?

Oui, je me souviens de cette sortie en usine pour récupérer des cônes de fils. L’usine s’en séparait pour un déstockage d’urgence et vraiment, ça a été un moment marquant. C'était l’été, il faisait beau et on partait à la campagne pour récupérer des cônes entre copines. C’était dépaysant et cette sortie représentait tellement l’école qui est aussi une école de la vie. 

 

"L’école nous pousse à chercher et à trouver des solutions

pour les vêtements que nous sommes en train de créer (...)

elle nous prépare à la vie en entreprise."

 

Photos Agnès b.